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mis à jour le 17 août 2022

Vous ne traitez pas des sujets chauds, comme les statines, la e-cigarette, le COVID, etc. ?

En effet. La science a deux dimensions qu’on mélange trop souvent (on : les journalistes, essentiellement, car ils recherchent - c’est normal - de l’actualité et des débats) :
• Les échanges et les débats entre scientifiques. Ces débat d’experts sont nécessaires à l’avancée des connaissances, ils sont complexes et parfois longs. Les positions et les controverses affichées sont le jeu habituel de la discussion avant d’aboutir à une décision plus ou moins consensuelle. Ces débats n’ont pas pour vocation d’être diffusés. Pour prendre un exemple dans un autre domaine, je suis incapable de savoir si un moteur de voiture est mieux avec 3 ou 4 cylindres. Mais si j’assiste à des débats enflammés, ou certains experts affirment que le 3 cylindres est moins bon que le 4 pour telle ou telle raison technique, et qu’au final c’est le 3 cylindres qui est retenu par le constructeur, je vais penser que ce choix n’est pas le meilleur, qu’on nous cache des choses. Alors qu’en réalité le 3 cylindres est peut être exactement ce qu’il me faut.
• Les publications validées et commentées par un ensemble de relecteurs et les positions officielles "consensuelles". Ce sont ces publications qui constituent la vraie actualité scientifique et peuvent guider des décisions. En reprenant l’exemple du moteur, en pesant les avantages et les inconvénients des deux technologies, les experts ont finalement retenu le 3 cylindres, car cette technologie semble actuellement la mieux adaptée dans le cas d’une conduite en ville par exemple.

Le problème, c’est que les scientifiques répondent parfois aux sollicitations des journalistes ou bien à l’inverse utilisent les médias pour donner davantage de poids à leur position dans les phases de débat scientifique (exemple : certains traitements du COVID présentés comme "efficaces", mais sans jamais en apporter la preuve). Et, ce qui n’est qu’un avis, une position, un argument au sein d’un débat collégial, est exposé comme une "vérité", et le médecin qui profite du système est même parfois considéré comme un "lanceur d’alerte".

A la rédaction d’estcevrai.fr, nous ne pensons pas utile et possible de prendre position sur des sujets alors qu’ils font l’objet de débats scientifiques sur la place publique. Il en résulte souvent un brouhaha qui profite généralement à ceux qui crient le plus fort ou ont les théories les mieux en phase avec les attentes des journalistes et du public : "on nous cache tout", "il y a un complot", "on s’en doutait, heureusement que ce courageux chercheur ose nous révéler tout", etc.

Quand on veut démêler le vrai du faux, il est sans doute préférable d’attendre que les choses se tassent, que les preuves s’installent, et que des avis cohérents apparaissent. Ce qui n’exclut pas, bien entendu, que différentes thèses s’opposent et qu’on peut présenter chaque argument.

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