Le soleil est présenté comme l’ennemi public N°1, responsable des tous les cas de mélanome. Est-ce une réalité scientifique ?
(Bataille 2009 2, AFSSAPS 2005 3).
Dans l’esprit du grand public, on associe fréquemment soleil/UV (ultra-violets) et mélanome. Ce raccourci est une mauvaise compréhension des messages délivrés lors des campagnes d’information et de prévention sur le mélanome. Ces messages indiquent qu’il faut se protéger du soleil aux heures les plus chaudes, où le risque de brûlure est maximal. En effet, le principal facteur de risque associé au mélanome semble être, d’après de nombreuses études, les expositions intermittentes et intenses au UV solaire et également les coups de soleil, en particulier dans l’enfance. (AFSSAPS 2005) 3, (Marsden, 2010) 4
Une exposition régulière, comme c’est le cas par exemple pour les travailleurs en extérieur, aurait au contraire, selon les études menées dans le monde entier, un effet protecteur sur le risque de mélanome.
La conclusion est que tout le monde doit impérativement éviter les coups de soleil et que l’exposition intense et intermittente (bains de soleil) devrait être évitée par les personnes à risque de mélanome : phototype à risque (personnes à peau claire, aux cheveux blonds ou roux, avec des tâches de rousseur et sensibles aux coups de soleil), présence de nombreux grains de beauté, antécédents de mélanome dans la famille. (Marsden, 2010)
En revanche, il est important de s’exposer régulièrement au soleil, avec modération bien entendu, car c’est notre source quasi exclusive de vitamine D, synthétisée par notre peau sous l’effet des ultraviolets B (UVB). Cette vitamine (ou, pour être exact, cette hormone) est d’une importance cruciale pour notre santé car il y a de plus en plus de preuves qu’elle est impliquée dans la prévention de nombreuses maladies chroniques et de plusieurs cancers.
Les recommandations scientifiques anglaises de 2010 concernant le mélanome rappellent (Marsden, 2010) :
« Une exposition au soleil adaptée permettant la synthèse de vitamine D, ou des apports alimentaires suffisants en vitamine D3, est essentielle pour la santé humaine. L’insuffisance de vitamine D est reconnue aujourd’hui comme un phénomène répandu. Il serait donc inapproprié de limiter fortement l’exposition au soleil chez les personnes qui n’ont pas de facteurs de risque [cités plus haut]. »
Références
1 World Health Organization, International Agency For Research On Cancer. Vitamin D and Cancer. IARC Working Group Reports Volume 5, 2008.
2 Bataille V. Risk factors for melanoma development. Expert Review of Dermatology 2009 ; Vol. 4, No. 5 : 533-539.
3 Afsse, InVS, Afssaps – Ultraviolets - Etat des connaissances sur l’exposition et les risques sanitaires – Mai 2005.
4 Marsden JR, Newton-Bishop JA, Burrows L, Cook M, Corrie PG, Cox NH, Gore ME, Lorigan P, MacKie R, Nathan P, Peach H, Powell B, Walker C ; British Association of Dermatologists Clinical Standards Unit. Revised U.K. guidelines for the management of cutaneous melanoma 2010. Br J Dermatol. 2010 ;163(2):238-56.
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